OUTILS
la plante
INSPIRATION-PASSION
Qu’est-ce que la passion des plantes ? Un héritage encore ? Une révélation ?
Une culture certainement, et la passion des plantes se nourrit autant de botanique pure, de connaissances scientifiques, d’observations nourries tout au long des années de promenades et de voyages, qu’il s’agisse de faire 1000 fois le tour de son propre jardin ou d’aller se ressourcer à Kyoto ou en Toscane. La plante, porte d’entrée évidente d’une approche ethnobotanique du monde, devient l’axe de regard et de compréhension d’un système, sa colonne vertébrale. La transversalité évoquée plus haut trouve ici tout son sens. On peut penser : prenons un territoire et plantons-le. On a longtemps et trop souvent pensé ainsi. Aux dépends de régions entières et finalement aux dépends du bien-être même de l’humain. De très nombreux exemples catastrophiques sont citables, hélas tout à fait contemporains et encore perpétrés dans beaucoup de pays dits « émergeants ». On peut penser autrement, en commençant à nouveau par regarder, par ouvrir simplement les yeux avec bon sens. Tel arbre pousse ici avec facilité, pourquoi ? D’où vient-il ? Qui l’a installé ici ? L’olivier est à ce titre un des plus merveilleux exemples. Peu exigeant, solide et généreux, il est indissociable non seulement de son aire géographique, le bassin méditerranéen, mais aussi de la culture historique et économique de la « Terre Méditerranée », chère à Braudel.
Symbole d’unité et de paix, il donne aux peuples qui ont su le respecter une huile parfaite, goûteuse et bienfaitrice et au paysage son faciès le plus symbolique. Autres contrées, autres symboles, indissociables encore de leurs territoires natifs, le baobab de Madagascar ou l’Erable du Canada, qui signe l’image de marque du pays sur son drapeau national. La plante, c’est un climat, une histoire, une territorialité. Le lin, le pastel, le mûrier ont chacun leur aire de répartition. Pas question de tenter le mûrier au nord de telle latitude, d’autres avant nous s’y sont cassé les doigts.