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Paysagiste : ?

Potager : Outil de lien social, le « bien manger » devient avec le slowfood un art de vivre accessible à tous. La Roche-Guyon et ses 3 ha de plantes alimentaires, en bord de Seine, sublime l’art du potager en œuvre d’art, révélateur d’une horticulture gourmande et poétique, respectueuse de la terre ( terre vivante) et de l’environnement. Plantes-plaisirs-passions a ainsi été créé à mon initiative en 2008.

Parfums : Une obsession dans mes compositions et dans mes créations. Un besoin de partager ma passion des plantes à parfums en les mêlant aux chemins et dans les massifs, en arbres, arbustes, grimpantes, de jour et de nuit pour solliciter nos sens et notre odorat jusque dans la cuisine et les épices. Jasmins, roses, nefliers du Japon, pommiers, osmanthes, chevrefeuilles, glycines, iris, lilas composent « les plantes vedettes  » de ma palette d’odeurs.

Pamplemousse : La référence des relais botaniques dans le monde, l’image de marque de l’Île Maurice, le rêve de Pierre Poivre et aujourd’hui le symbole de la biodiversité par la quantité d’espèces végétales rassemblées dans un jardin de 37 ha. Pamplemousse comme tous nos patrimoines naturels est en danger si nous n’inventons pas une gestion adaptée pour préserver son attractivité, assurer sa pérénité et renouveller nos actions de recherches visant à en faire aussi un lieu de lien social pour les populations locales tout en assurant la reconnaissance internationale de ce jardin d’exception. L’un des jardins qui m’a valu d’être arrété par la police pour l’avoir visité à l’aube, en dehors des heures d’ouverture

Olmsted Fredrick Law : 1822-1903. Botaniste, architecte, paysagiste, journaliste, horticulteur. Frederick Law Olmsted était fasciné par la nature depuis son enfance. Pionnier de l’architecture du paysage, on lui doit une vision naturaliste et thérapeutique de la nature en ville. Son œuvre majeure associé à Central Park à New York, Propect Park à Brooklyn et le systeme de Parcs de Boston véritable innovation forment un ensemble végétal réunissant les arts, les sports et les loisirs et ouvrant la voie aux créations paysagères contemporaines à travers les métropoles du monde.

Océan : L’horizon de mon enfance et de mes expéditions comme jeune skipper dans les années 70 après un apprentissage sur les vieux canots à voile de la marine française, le long des côtes de Bretagne découpées de roches émergentes et dangereuses puis en Nouvelle-Zélande et en Australie à bord d’unités de course au large. Une école de la vie qui a façonné mon regard sur l’horizon et les paysages océaniques. Une manière d’apprendre à conserver le cap quelques soient les tempêtes ou les calmes plats.

Oasis : La source des déserts pour se reposer, lieu des palmeraies à la complexité végétale légendaire, adossé aux dunes des sables. Un sujet de fascination pour mes premiers travaux dès les années 80 en Arabie Saoudite pour le compte du futur Roi Abdalah, fin botaniste puis par la suite dans mes travaux au sud du Maroc avec Jean Nouvel à Tiffnit pour inventer des résidences troglodytes ou encore dans « l’Outback » australien où j’ai œuvré mes premières années de pratiques professionnelles. L’oasis c’est aussi le mythe du paradis, peuplé d’oiseaux de couleurs, relayé par des peintres naïfs comme le Douanier Rousseau ou Seraphine Louis. C’est un cocon protecteur qui renvoie à l’enfance

Normandie : Le lieu ou je vis et ou je crée depuis plus de 30 ans. C’est l’une des trois régions du monde les plus célèbres, bien sûr pour la bataille du débarquement de 1944, le D.day. Mais c’est surtout une région prisée par les écrivains Proust, Hugo, Corneille, Flaubert, Maupassant, les peintres Monet, Bonnard, Boudin, Corot, Millet reflètent ce bouillonement artistique, les musiciens Ravel, les poètes Ronsard, les jardiniers, depuis toujours pour ses paysages, ses rivages, sa gastronomie, son climat et sa lumière à l’ouest de Paris de Giverny à Honfleur, du Mont St-Michel, aux manoirs de la Suisse normande.

Nouvelle Zélande : Un territoire du pacifique, sud que j’ai découvert au début des années 80 et celui de mes premières créations. Un terriroire de feu, de fougères arborescentes et autres folies végétales et d’eau. Un territoire naturel aux paysages à couper le souffle, des forêts de Kauris au nord aux fjords démesurés au sud que l’homme a jardiné comme un jardin presque un Eden. De très nombreuses plantes subtropicales ont depuis rejoint les jardins du monde et alimenter les collections botaniques comme les hébés, les phormiums, les clicksonias…

Nymphéas : Le chef d’œuvre de Monet à Giverny, le don du peintre à l’état français pour fêter la fin de la 1ère guerre mondiale en 1918. C’est surtout 25 ans consacré par le chef de file des impressionnistes à un sujet ou la lumière et la plante dialoguent sur la toile. C’est aussi la création mondiale de l’hybrideur français Bory Latour Marliac au Temple-sur-Lot entre Toulouse et Bordeaux après 30 années de recherches pour créer les nénuphars de couleurs en zone tempérée et qui séduisirent Monet en 1889 à Paris, à l’occasion de l’exposition universelle au pied de la Tour Eiffel. Plantes aquatiques spectaculaires aux couleurs infinies.

L’Art du jardin :

C’est une quête de beauté, qui associe tous les arts inspirés de mille choses à la fois héritier de Lenôtre et de Law Olmsted à la fois réminiscence des jardins de Perse et des jardins classiques, anglais, japonais. Un art que je m’emploie à perpétuer aussi bien à la campagne qu’en milieu urbain, de la réhabilitation à la création contemporaine comme au Grand Palais à Paris en 2013 l’évènement du printemps sous la houlette de Aude de Thouin, qui a réunit 12 000 m² de créations paysagères, valorisant le savoir-faire entre autre des
plus belles pépinières européennes, artistes, parfumeurs, créateurs.

Architecte du territoire :

Architecte paysagiste diplômé de l’école supérieure des paysages de Versailles, je suis en permanence à composer avec les architectures, les typologies, les formes, les densités, les protections du patrimoine architectural et paysagé. La plupart de mes partenaires architectes de talent comme Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Jean-Michel Wilmotte, Jean de Gastines, Shigeru Ban, Pierre Diener, Nicolas Michelin… composent mon quotidien et forment des équipes pluridisciplinaires afin d’aborder les projets avec des regards croisés, à l’échelle d’un bâtiment, d’un quartier ou d’un territoire.

Arbre :

Une passion qui m’a donné toute mon énergie, une quête permanente de plantes et des milliers d’arbres plantés depuis plusieurs décennies comme un devoir de recoloniser une planète pour limiter et compenser les pollutions et les impacts de nos sociétés urbaines. Une joie aussi à parcourir les pépinières du monde entier pour trouver la perle rare, la pépite
aux formes uniques destinée à tous mes chantiers. Bruns, Lappen, Arbor, Schmidt, Guillot, Bourne, Hillier et les pépinières franciliennes, Dauguet, Croux, Minier Val d’Erdre.

Burle Marx Roberto : Une référence dans mon parcours un personnage hors du commun, botaniste, paysagiste, peintre, landartiste qui a beaucoup influencé mon
approche du végétal et du minéral comme sa célèbre promenade de Copacabana, par la couleur, les formes. Premier influenceur des murs végétaux grâce à  son interprétation des sierras brésiliennes pour utiliser les collections de fougères, broméliades, bégonias en cascade de fleurs. Sa pépinière-atelier près de Rio de Janeiro reste un must !

Beyrouth : Le grand projet de ma vie professionnelle à la sortie d’une guerre fratricide de 15 ans. En 1994, j’ai été chargé de la reconstruction des espaces publics du Beyrouth historique véritable mille feuilles d’histoires des civilisations depuis 5000 ans. Rues, luminaires, squares, mobiliers seront ainsi réinstallé dans un chaos inouï entre champs de fouilles archéologiques, reconstructions des immeubles ottomans ou français dans une friche urbaine redevenue folle. Un chantier hors norme exécuté en 36 mois et la création du premier square
autour des bains romains excavés et quasi intacts datant du 1er siècle

Botaniste et ethnobotaniste : Amateur, j’étudie la science des végétaux depuis mon adolescence passée dans un jardin botanique à Bury dans le nord de Paris, qui servait de cadre à mes années lycée. Puis les recherches enrichies par mes voyages autour du monde et les agronomies dans tous les climats qui ont déterminé pour moi la recherche des essences, les formes végétales, les facteurs limitants, les conditions indispensables à connaître, complétés de la passion des collections botaniques glanées dans les arboretums et fruticetums et autres écrins. Aujourd’hui l’agroforesterie et la protection de la nature complètent ma palette d’intervention.

Château : Mon parcours m’a offert de travailler sur des domaines très variés représentant l’histoire des architectures des plus beaux bâtiments de France et de créer ou recréer leurs écrins, leurs abords, leurs perspectives. C’est l’une des facettes les plus réjouissantes de notre métier et le lien indéfectible qui nous lie avec nos illustres prédécesseurs jardiniers des rois de Bernard Palissy à André Lenôtre de Capability Brown à Repton de Dezallier d’Argenville à Duchesne.

Chine : J’ai d’abord découvert la Chine par les plans commandés à Lerouge par Louis XVI en 1780, ceux des palais réservés à L’Empereur et ceux plus modestes « du jardin des lettrés ». Ils révêlaient à la France un art des Jardins abouti. J’ai décidé d’ouvrir un atelier à Shangaï en 2018 pour être au plus près de ces immenses défis que ce territoire nous promet, des villes vertes aux reconfigurations des immenses artères des villes tentaculaires, des villes à la campagne ou autour des montagnes sacrées ou des fleuves fascinants et secrets. C’est tout cela
qui donnent à ce métier de paysagiste l’un des spectres d’intervention les plus larges que l’on connaisse à l’image de ce pays riche par sa taille, ses cultures, son histoire, ses campagnes et ses réserves patrimoniales.

Climat : Le climat d’un pays est selon Humboldt « la réunion des phénomènes calorifiques, aqueux, lumineux, aériens, électriques, … qui impriment à un pays un caractère météorologique défini, difrférent de celui d’un autre pays, placé sous la même latitude et dans les mêmes conditions géologiques ». Depuis le climat domine nos choix, nos actions, nos transports, la gestion de nos architectures et de la forme de nos paysages ou de nos aménagements. Il conditionne nos choix de plantes, d’ombre et de lumière. Le changement
climatique nous oblige désormais à réfléchir par anticipation. Très tôt je fus confronté aux cyclones en Nouvelle-Calédonie, aux feux en Australie, aux pluies incessantes en Nouvelle-Zélande, à la sécheresse en Arabie Saoudite et aux inondations en Asie du Sud Est.

Dodo : Oiseaux symbolique des espèces animales disparus. Le Dodo a connu une extinction brutale dont les conditions de sa disparition nous interrogent sur la place
des espèces animales et végétales sur notre planète. Nous avons constitué une équipe avec les scientifiques et les autorités locales de l’Ile Maurice pour poser le cadre d’une véritable analyse pédagogique et ludique autour des espèces connues, comme le Dodo sur le lieu unique de la mare aux Songes ou l’animal a fini par disparaître en masse ; véritable enquête policière afin de déterminer les causes exactes : l’homme, le milieu, le climat, les prédateurs, la chasse…

Dalat : Le pasteurien Alexandre Yersin, homme profondément humaniste et attentif aux populations locales dans un contexte colonial hautement conflictuel, a installé cette ville d’altitude à l’image des villes anglaises en Inde. La ville aujourd’hui plébiscitée par les amoureux, dans un climat rafraichissant, sur les hauts plateaux vietnamiens entourés de lacs et de forêts. Ville agricole par excellence capable de tout cultiver, villes jardins avec ses maisons coloniales aux styles indochinois et régionalistes européens. Masterplanner, paysagiste et en collaboration avec les architectes locaux nous avons projeté le développement de la ville jusqu’en 2050 afin de préserver son unique implantation et ses paysages historiques depuis sa
fondation.

Dior : Christian Dior, personnage iconique français associé indiscutablement à son jardin de Grandville en Normandie et à ses créations unanimement applaudis dans le monde. Passionné et inspiré par les fleurs, il invite les plantes dans ses tissus et dans ses parfums. Grand maître de la composition florale dans ses robes mythiques, Dior a créé des modèles inimitables inspirés de ce florilège de fleurs. La maison Dior reconstitué au Grand Palais en 2013, fut un des grands évènements de l’Art du Jardin rêvé par Aude de Thouin que j’ai eu
la chance d’orchestrer et de scénographier.

Eau : L’enjeu de notre planète et de nos sociétés aujourd’hui mais aussi élément essentiel de l’art des jardins de Tivoli à la villa d’Este de Brasilia à l’Alhambra, de Versailles à Canberra en Australie. Une histoire de l’eau dans tous ses états, l’eau fait partie de la plupart de nos compositions : L’eau support des gammes végétales, miroir d’eau et geyser, l’eau épuratrice avec la phyto épuration, l’eau oasis et sportive, l’eau brumisée ou cascadante. L’eau du front de mer de Beyrouth, les rives de la Seine, les marais d’Antananarivo, les lacs de Hanoï et de Dalat, le fleuve de Jiande… Le remarquable patrimoine des bords d’eau est un sujet enfin reconnu et unanimement apprécié, support de développement durable

Ecologie : Une science trop souvent politique bien que profondément logique et indispensable à nos sociétés. Nous sommes en permanence dans notre métier a rappelé les fondamentaux à tous nos partenaires et clients. Une facette de notre action trop souvent méconnue et pourtant le terreau de la décision spatiale au même titre que l’urbanisme, les réseaux, les déchets, les circulations mais qui devrait s’imposer comme une évidence et un constat de départ pour trouver les compensations et les limitations d’impact

Explorateurs : L’univers de mes lectures depuis l’enfance fait de personnages hauts en couleurs et d’épopée les plus extravagantes les unes que les autres. Voyageurs, botanistes, pirates ou corsaires, naturalistes, dessinateurs, scientifiques ont tous eu comme une soif de découverte de connaissances et de partage dans un but la plupart du temps scientifique, culturel, économique. Embarqués à bord des nombreuses expéditions de circum navigation. Les herbiers de retours de voyage constituent une de mes principales fascinations, ayant eu la chance d’emboîter le pas très jeune de la Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-Zélande, de l’Australie à l’Arabie-Saoudite puis l’Asie le Vietnam, Madagascar, l’Île Maurice. Terra Botanica que j’ai crée en 2010 fait la part belle aux parcours de ces personnages hors du commun.

France : Le pays de ma culture, de ma langue et de mon éducation. Riche de ses paysages divers et variés de son histoire et de sa géographie. Exceptionnels de ses terroirs et de sa gastronomie légendaire et de son climat généreux et bienfaisant. J’aime la France pour ses campagnes façonnées par des populations d’agriculteurs, de paysans, de marins, de montagnards et d’éleveurs ou chaque vallon est un trésor secret révélé dans la douceur de ses villages. J’aime la France pour ses villes chargées de monuments et à échelle humaine ou chaque rue nous invite à relire Proust ou Hugo, Colette ou Michel Serres, à voir du Gauguin en Bretagne, du Monet le lond de la Seine, du Rabelais et Ronsard en Val de Loire, du Renoir en provence.

Folies : Folies au XVIIIème, caprice de courtisan d’aristocrate ou de financier dans un laps de temps très court et aujourd’hui sujet d’art contemporain comme à la Vilette à Paris. Elles conciliaient les besoins d’intimité et le désir de raffinement. Extérieurs sobres et raffinement de la décoration d’intérieure, il faut noter le soin apporté aux jardins composés avec un désordre apparent allées sinueuses, kiosques et temples, îles cavernes en mousse et pierre comme au hameau de la Reine Marie-Antoinette à Versailles, devenue une icône du bon goût.

Festival des Jardins : Une occasion formidable de réunir tous les acteurs de l’art des Jardins pour mieux créer les conditions de bouillonnements d’idées destinées à sensibiliser les populations à cet univers sensible indispensable à nos sociétés, nos milieux urbains ou en pleine ruralité. Je suis moi-même à l’origine de plusieurs festivals tout en travaillant sur la protection des patrimoines naturels et bâtis. Découvrir des recettes, donner à réfléchir sur des sujets graves ou légers en utilisant la médiation des jardins pour faire passer les idées de respect de la terre du climat à l’environnement et de notre santé alimentaire.

Giverny : Le village devenu mondialement célèbre par les chefs-d’oeuvres du peintre Claude Monet, mais c’est aussi un modèle de décoration et d’inventivité. Giverny a en effet accueilli plus de 700 peintres du monde entier entre 1850 et 1940 dans ce village que Monet avait choisi pour la qualité de son contrejour permanent et de sa douce lumière, la présence des bords d’eau de la seine et la richesse de ses paysages aux confins des coteaux de Normandie. C’est le lieu que j’ai choisi depuis plus de 30 ans pour trouver l’inspiration et créer un atelier puis un restaurant, une pépinière et une boutique et enfin ma résidence depuis 1987.

Gastronomie / goût : Cultiver son jardin c’est aussi choisir de mieux se nourrir, c’est faire le choix des bons produits. La gastronomie française a gagné ses lettres de noblesse au fil des siècles et enrichit notre patrimoine culinaire au point de le faire rentrer dans le palmarès de nos concitoyens. La gastronomie est intimement lié de l’Art de vivre à la française et indissociable de l’art de cultiver son jardin, il révèle nos terroirs et associe nos paysages à la littérature. L’histoire de nos paysages est en grande partie associée à son agriculture ses savoir-faire, ses méthodes agraires et ses spécialisations devenues des spécialités régionales identitaires et riches de ces particularismes.

Green… Golf : Green c’est la couleur de l’espérance, de la fertilité. Green c’est aussi le besoin d’écologie de verdure, d’équilibre végétal mais c’est aussi l’élément clef d’un loisirs et d’un sport : le golf, pour lequel j’ai parcouru de nombreux terrains dans le monde. Je me suis spécialisée en architecture de golf dans les années 80, pour éviter que les parcours de golf ne banalisent nos paysages et inventer les golfs jardins comme au Château du Champ de Bataille, au désert de Retz, à Luzarches, à Chantilly… et bien sûr adopter le principe des éco-golfs, renouant ainsi avec la tradition des golfs historiques en Irlande ou en Écosse, respectueux d’un paysage.